Fujiwara Kazuo ➞ Kato Shigeaki

19 novembre 1989. Né dans une famille de prolétaires, Kazuo est l'ainé d'une fratrie de trois enfants. Sa génitrice est mère au foyer tandis que son père travaille à l'usine. Toujours calme et obéissant, l'enfant est sage tout le long de sa scolarité. Il est studieux, sérieux et conscencieux. Sans doutes l'était-il trop puisqu'il n'a jamais pu se faire un seul ami. C'est seulement à l'adolescence que le jeune homme s'ouvrira aux autres et à l'éventualité d'échanger avec ses camarades. Sans même l'avoir cherché, il est très vite devenu populaire, autant des garçons comme des filles. Le cliché du casier rempli de chocolats à la Saint-Valentin n'en était pas un pour lui qui, chaque année, recevait une montagne de sucreries. Tandis que ses camarades masculins le jalousait, lui s'en fichait bien, il n'aimait pas les friandises. La seule chose qui le préoccupait était l'argent, non par avidité mais plutôt par nécessité car, quand bien même il pourrait obtenir une bourse haut la main, cela ne lui permettrait pas de quitter le cocon familial qui depuis un certain temps devenait trop pesant pour lui.

Sa situation n'avait pourtant rien de dramatique, bien que pauvre sa famille était aimante. Leur seul défaut était sans doutes de compter un peu trop sur leur ainé qui, à lui seul, portait le poids de l'avenir des Fujiwara. Sa mère, fière d'avoir un fils surdoué, ne cessait de se vanter auprès des commères des quartiers. Racontant que Kazuo était tellement intelligent qu'il serait surement médecin ou avocat à l'avenir, qu'il leur achètera une maison et qu'ils pourront enfin quitter cette bicoque qu'ils ont beaucoup de difficultés à entretenir depuis plusieurs années.

Trop de pressions pour un si jeune homme qui, las d'être toujours le bon élève sage, voulait pimenter un peu sa vie. C'est ainsi qu'il s'était d'abord intéressé au phénomène du yankee japonais. L'idée n'était pas mauvaise de prime abord, il n'avait jamais manqué une seule heure de cours, n'avait jamais fumé, ne s'était pas décoloré les cheveux et n'avait encore moins un comportement de voyou. C'était la parfaite occasion de changer de vie, de lâcher tout ce stress qui le tiraillait. C'est en s'informant un peu plus que Kazuo s'était rendu compte que ça ne lui apporterait finalement rien, que les yankee n'avait aucun avenir dans la société et qu'il ne faisait pas de profit.

Ceci dit, une catégorie de citoyens, aussi populaires qu'effrayants, en était l'exemple contraire. Les yakuzas. Ce n'était pas nouveau, ces clans s'affrontent, se battent avec honneur tout en gagnant bien leur vie de part leur activités illégales. Le nippon savait aussi qu'il était très difficile d'enfermer un yakuza, que parmi la police, beaucoup sont corrompus ou sont bien trop effrayés pour leur donner le moindre avertissement.

Le plan parfait. Il l'avait décidé, il ferait parti de la mafia japonaise coûte que coûte. Sur cette pensée il avait continué à étudier autant qu'il le pouvait, parce que ça faisait parti de lui, qu'il ne pouvait s'empêcher d'avoir soif d'apprendre et que de toutes manières, c'était un atout majeur pour devenir yakuza. Bien sûr, à contrario, il entraînait aussi son corps. Il avait toujours été athlétique alors sa force ne serait pas un obstacle. Seulement il faut s'attendre à tout, à parer des coups, à en supporter la douleur, à en infliger.
Lui qui avait été sage toute sa vie n'avait jamais eu l'occasion de battre quelqu'un. C'est à cette période qu'il connu un certain Akira. Un voyou qui avait pour objectif de rentrer dans le clan le plus célèbre de Tokyo mais aussi le plus sélectif. Kishimoto-Kai. Kazuo, par habitude, avait fait des recherches sur eux. Pas étonnant qu'il était aussi connu, il est l'un des plus forts, l'un des plus puissants de l'archipel.

Fraîchement diplômé d'une université coté aux États-Unis qui lui avait donné l'occasion d'être bilingue, le nippon avait tenté sa chance pour devenir l'un des leurs dès son retour au pays. Il ne fût pas aisé d'y entrer mais une fois un pied dedans, le jeune homme avait enfin pu profiter du fruit de tout les efforts d'une vie entière. Comme espéré, il était parvenu à monter sa propre boîte, à se faire un nom parmi le milieu de l'immobilier dont il était devenu une référence, non sans l'aide et le soutient de ses autres collègues.

Kazuo avait acheté une maison à ses parents comme l'attendait sa mère. Non par amour pour eux, simplement pour les faire taire. Il avait acheté ses parents sans même qu'ils ne le sachent puisqu'eux-même étaient persuadés d'avoir gagné leur bien aux jeux d'argent dont le père de famille raffolait et qui les avaient rendu si souvent endettés. Aujourd'hui le PDG de Fujiwara Corp. (son entreprise de gestion immobilière), devenu un yakuza puissant, prudent et ingénieux, s'autorisait toutes sortes d'activités...quelles soient en rapport avec une profession des plus honorables comme en rapport avec l'argent, la drogue, l'alcool ou le sexe...autant de passions indomptables dont il ne pourrait présentement, plus se séparer.