Chapitre I : L'enfant des cendres
La tristesse quand monsieur et madame Noguchi ont appris qu’ils ne pouvaient pas avoir aussi facilement un enfant. Pourtant, le grand chef avait besoin d’un fils pour reprendre les rênes de la société. Après des années d’essais, ils ont dû avoir recours à la méthode du In Vitro. Une déception et une honte, mais l’urgence étant là, c’était la seule méthode pour assurer ses arrières.
- Scandal 2003 a écrit:
- Noguchi Makio a perdu contre Matsumoto Yūzō à l’élection. Il ne perd pas espoir en annonçant qu’il retentera sa chance pour le poste de Premier ministre.
Mr. Noguchi: Ministre de la culture
Mme. Noguchi: Présentatrice journal télévisé sur NHK World
Vers l’âge de quatre ans, il a été remarqué que le jeune maître de la famille était atteint d'un léger autisme. Légèrement en retrait, parfois trop excessif dans ses interactions, l’enfant des cendres était peut-être un échec selon le grand-maître.
Le garçon a grandi avec une éducation bien encadrée, voire trop car, papa et maman avaient trop peur que le gamin soit un raté. Le garçon prénommé Haiko apprit ainsi le piano, le violon, la peinture, l’anglais et le russe. Il a même eu des cours de choses qui ne lui serviraient presque à rien, comme la langue des signes. Juste au cas où.
Cinq ans après, la famille a eu une grande nouvelle : un nouvel enfant. Cette fois-ci de manière naturelle, alors qu’on pensait que le père était trop vieux pour procréer. Une jolie petite-fille était entrée dans leur monde.
Suite à l’échec cuisant du père, ses désirs de devenir Premier ministre ont été transmis à son fils. Il lui affecta une éducation presque militaire pour qu’il devienne un homme de pouvoir. Le petit garçon qui lui visait un destin de pianiste devait obéir aux caprices de son fondateur génétique.
Chapitre II : Perversion, violence et romantisme
Au sein d’un cocon fortuné, le jeune prodige s’était trouvé un plaisir de jouer avec le feu. À de multiples reprises, il avait tenté de brûler la baraque pendant que tout le monde dormait. Un autre coup, il avait démarré un feu dans le gymnase du collège. Il s’en était tiré qu’avec une suspension pendant une semaine, car son cas d’autisme lui sauvait la peau à chaque fois.
Tout en lisant
Roméo et Juliette de Shakespeare, il prenait un malin plaisir à faire peur aux enfants. Le garçon était un fauteur de troubles, un parasite pour certains.
De nombreux élèves ont été choqués lorsqu’il s’était pointé dans la salle de classe, couvert de sang frais, habillé tout en blanc. Une blague pour Halloween qui avait été poussée certainement trop loin.
- William Shakespeare a écrit:
- L'amour est une fumée formée des vapeurs de soupirs :
Purifié, c'est un feu dans les yeux des amants,
Agité, une mer nourrie des larmes des amants ;
Et quoi encor ? La folie la plus sage
Le fiel qui nous étouffe, la douceur qui nous sauve.
Roméo et Juliette (1594)
L’enfant des cendres s’était imaginé la personne qui lui serait destinée. Il plaçait ce fantasme tellement haut que c’était à se demander si quelqu’un pouvait correspondre au profil qu’il avait imaginé et fortifié durant toutes ses années.
Pendant les années de lycée, Haiko était devenu psychologiquement incontrôlable. Plongé lentement dans une paranoïa et une utopie shakespearienne, il ne trouvait sa place nulle part. Noyé par son désespoir, il multipliait les tentatives de suicide, mais en vain. Il fut amené dans un hôpital psychiatrique pendant une année avant qu’une tragédie puisse arriver.
En revenant du centre, Haiko devait remanier son quotidien. Il prenait des médicaments, il avait fréquemment des rendez-vous avec un psychiatre et il devait tenir un journal intime. Il a donc redoublé son année et il a terminé son lycée, le diplôme en poche.
Ça, c’est la version officielle. Officieusement, quelques mois après son retour à l’école, le garçon eut quelques petits soucis avec une bande de Yakuza. Il s’est fait amocher la gueule un soir après être allé dans une salle d’arcade. Fracassé, la tête contre le bitume, il avait demandé à rejoindre leur organisation.
Pour pouvoir intégrer la mafia, l’élève dû faire plusieurs petites missions. Rien n'était insurmontable pour lui. Voler ? Mettre le feu ? Frapper ? Parfait ! Il en rêvait.
Son insertion rapide au sein du groupe n’était pas du hasard. Généralement, c’était des gamins sans avenir qui s'y ralliaient. C’était des racailles de la société qui voulaient se faire de l’argent rapidement au lieu de crever. Haiko, il savait que c’était pour la position de son père au sein du gouvernement japonais. Le grand chef savait qu’un jour, il pourrait en tirer profit.
Chapitre III : Les fleurs du mal
- Aku no Hana, Hana ga saita yo a écrit:
- La fleur, la fleur a fleuri
Elle était vraiment effrayée par le vent
Personne ne l’avait vue auparavant et elle a semblé fleurir
Il n’y a aucune fleur
Il ne devrait pas y avoir de fleur
Certains en étaient convaincus mais ils avaient tort, elle était là
Personne ne l’a jamais vue
Cela devrait être dur à entendre
Une fleur qui ne devrait pas fleurir, a fleuri
Elle est là, oui elle est là
La voilà
La fleur, la fleur a fleuri
L’université n’était qu’une autre prison pour l’enfant des cendres. La pression du père par rapport à son avenir, sa mère qui le couvait trop comme un pauvre enfant et sa sœur qui le reniait totalement.
Les barreaux s’effondraient une fois le pied en dehors de l’université. Il siait parfaitement son rôle de mafieux.
«
Je laverai ce monde impur avec mon propre sang s’il le faut. » ― Haiko
Son propre monde, à son image, cette idée était devenue virale et dévorait sombrement son cerveau de jour en jour, jusqu’à en devenir une priorité.
L’admission à Todai était simple pour deux raisons principales : le pouvoir de son père et son intelligence. Son coefficient intellectuel étant bien plus élevé que la moyenne, les épreuves étaient telles de petites douceurs qui pouvaient accompagner son thé pour la pause déjeuner.
De tout son cœur, il se donnait à sa nouvelle famille et à un train quotidien, pour lui, des plus ordinaires. Jusqu’au jour où il rencontra, selon lui, sa Juliette.
Pendant plusieurs mois, il essaya de la conquérir pensant lui montrer la pureté de ses sentiments.
«
Tu as gâché ma vie. » ― Juliette.
En fin d’année scolaire, le corps de l’étudiante fut retrouvé dans la forêt. Elle s’était suicidée.
Haiko qui l’aimait tant autrefois, il finit par la détester parce qu’elle était partie sans lui.
La disparition de sa bien-aimée réveilla en lui le désir d’en finir.
«
Je veux mourir avec mon éternelle. Ensemble, nous irons hâtivement au ciel. » ― Haiko
Trop dérangé selon ses parents qui ne savaient plus comment le gérer, il fut transporté à nouveau, au centre psychiatrique pendant quelques mois.
Une autre année redoublée, Haiko avait décidé de mieux se contrôler pour ne plus être interné une troisième fois. Il avait des plans et des objectifs avec le clan Kishimoto-Kai.
Grâce aux informations de papa qu’il a volées, il put mener à bien avec un groupe la cargaison d’armes sur l’île. Sa dévotion et son travail ont été appréciés du grand chef qui lui fit monter d’un rang, Chef de section.
Maintenant, l’enfant pouvait renaître de ses cendres.
Petit-à-petit, Haiko crée son propre monde.