Murakami Kaya feat. Seulgi | RedVelvet

Séance n°1

« Bien, et si vous me parliez de votre enfance pour commencer. »

« Je suis née le 15 février 1994, à Ottawa au Canada. Mes parents et ma sœur sont venus s’y installer deux ans avant ma naissance. Mon père était professeur de langue et il travaillait à l’université. Ma mère et ma sœur, rires, elles ont juste suivies.
Ma sœur a huit ans de plus que moi, elle est née à Séoul.
Je pense que mes parents ne voulaient qu’un seul enfant à la base, je n’étais pas prévu.»

...silence…

« Ils disaient que j'étais surdouée. A trois ans, je parlais déjà couramment coréen et anglais, je comprenais déjà beaucoup de choses et j’aimais apprendre de nouvelles choses.
Mais, je ne voulais pas être cette enfant surdouée. Je voulais juste être “normale”.
Je travaillais beaucoup, que ce soit à la maison ou à l’école. D’après ma mère la clé de la réussite c’était l’étude. Alors j’étais studieuse.
Je n’avais pas d’amis à l’école, j’étais très seule. Les autres enfants ne voulaient pas jouer avec moi parce que j’étais l’intello de service, celle qui connaît toujours tout et qui avait un “traitement de faveur” parce que j’ai sauté une classe.
Mes affaires disparaissaient souvent ou étaient cassées alors mes parents ont fini par me mettre en école privée. C’était mieux ainsi, les gens me comprenaient ».

« Bien, on continuera la prochaine fois, merci ».

Séance n°2

« Ma mère est décédée quand j’avais 14 ans d’un diabète. Je ne savais même pas qu’elle était malade depuis plusieurs années, je n’avais rien remarqué.
Je me demande si c’est ce qu’elle voulait ou si c’est juste moi qui était trop aveugle pour m’en rendre compte.
Mon père était dévasté et il ne faisait que travailler sans arrêt. C’était sa façon de faire son deuil.
Ma sœur quant à elle, était retournée en Corée pour y vivre sa propre vie ».

« Et vous, que faisiez-vous ? ».

« Je faisais ce que je savais faire, j’étudiais ».

Séance n°15

« Mon père pensait que j’allais choisir de faire des études de médecine, rires, j’aurais pu mais j’ai choisie de me lancer dans des études de droit. Pour être honnête, j’étais fascinée par ses hommes et ses femmes toujours prêts à tout pour défendre autrui et faire appliquer la justice. sourire.

« Je suis venue au Japon à l’âge de 19 ans, pour poursuivre mes études de droit à l’université en tant qu’étudiante en erasmus. En fait, j’aimais bien ce pays et j’ai profité de l’occasion pour venir y étudier. Je ne devais rester que deux ans.
J’ai étudié à l’université de Todai, c’était une très bonne université et grâce à mon travail j’ai réussie à y décrocher une bourse.
J’ai rencontré pas mal de gens là-bas, des gens très bien. Tout le monde était studieux et je m’y sentais à ma place »

Séance n°16

« J’ai rencontré ce garçon quelques mois après mon arrivée. J’avais sympathisé avec d’autres étudiants et lors d’une soirée chez l’un d’eux, il était là.
Il était intéressant, intelligent... Je pense que ce qui m’a plu chez lui c’est avant tout sa façon de penser et de voir le monde. Et je ne vais pas mentir, il était séduisant.
On est rapidement sorti ensemble, ce n’était rien de très sérieux au début et puis, je suis tombée amoureuse.
Il disait que j’étais belle, intelligente et il trouvait ma passion pour le droit et les études impressionnantes.
Je n’allais pas rester très longtemps et ça m’attristait alors je profitais de cette relation à fond ».

« Je ne savais pas qu’il venait d’une famille riche, je n’ai pas spécialement cherché à le savoir d’ailleurs. On pourrait penser que j’en profitais mais, ce n’est pas le cas, je ne lui ai jamais rien demandé. J’ai toujours eu dans l’idée de me créer ma propre fortune et je pense qu’il en était heureux ».

Séance n°20

« Trois mois avant mon retour au Canada, il m’a invité à dîner dans un restaurant assez luxueux. On était toujours ensemble et je pensais qu’on allait rompre. Les relations à distance, c’était pas mon truc.
J’étais triste, stressée mais je voulais marquer le coup.
J’avais mise une jolie robe, je me souviens qu' elle était rouge. C’est peut-être cliché quand on y pense mais je voulais être belle. Mes cheveux étaient attachés en une belle queue haute et j’avais mis du rouge à lèvre ».

« Il m’a demandé ma main. J’avoue que j'étais surprise, ce n’était pas du tout dans mes projets même si j’étais amoureuse de lui et que j’aimais la vie que je menais ici, c’était soudain ».

...silence…

« J’ai dit oui ».

Séance n°24

« Je suis devenue madame Murakami à l’âge de 21 ans. Oh, ses parents ne m’aimaient pas, pour eux, je n’en avait qu’après son argent. Rires, se sont des idiots ».

« Mon père n’est pas venu à mon mariage, j’étais inconsciente et trop jeune pour réfléchir aux conséquences d’après lui. Ma sœur a fait le déplacement depuis la Corée du Sud. Elle m’a soutenue
Quand on y pense, c’était peut-être idiot effectivement ».

Séance n°27

« On s’est installés ensemble dans un grand appartement situé dans le quartier de Ginza. Je n’avais jamais vu un appartement aussi grand, il était magnifique. On y vit toujours aujourd’hui ».

« Grâce à lui, j’ai pu continuer mes études à l’université de Todai. On a même adopté un chien, un Chow-Chow. Il s'appelle Otta en référence à Ottawa, vous voulez voir des photos ? ».

Séance n°35

« Je pense qu’il me trompe mais je n’en suis pas certaine. Ça me rend triste mais, je peux comprendre ? J’imagine… Enfin, peut-être que je me trompe et que je me fais des idées. Je suis plutôt omnibulé par mes examens qui approchent alors je m’imagine peut-être des choses ».

Séance n°43

« Je suis diplômée. Moi, Kaya Murakami, 27 ans, vient de décrocher son diplôme de droit et peut enfin exercer en tant qu’avocate ! Je suis même déjà entrain de voir pour ouvrir mon propre cabinet à Tokyo ! C’est parfait ».

« Alors, vous êtes heureuse ? ».

...silence…

« Je n’ai plus envie de parler ».