Party don't stop (pv Satoru.)

"Parce que tu ne m'as jamais vraiment posé la question." Ce n'était pas faux. Mais faut-il poser la question pour avoir ce genre d'informations...? Habituellement, on en parlait assez naturellement... Comment aurais-je pu deviner que c'était compliqué dans sa famille ? "Parce qu’il a tué ma mère. S’il ne l’avait pas trompé, elle ne se serait pas suicidée." Il l'avait dit de façon si froide et déterminée, que j'en suis resté troublé une bonne longue minute. Déjà, je ne savais même pas que sa mère était morte d'un suicide. Je n'avais jamais osé demander ce qui avait tué cette femme, j'avais imaginé que c'était juste une maladie, un cancer ou quelque chose dans le genre. Alors sa mère s'était tuée... Cette information me faisait découvrir une facette de mon ami que je ne connaissais pas. Et en fait, je me demandais aussi pourquoi est-ce que ça, il ne me l'avait jamais dit non plus. Dans le fond, je commençais à croire qu'il voulait simplement me cacher des choses. Pas mal de choses dont il ne voulait pas parler.

S'il reprochait à son père la mort de sa mère, pour sûr il ne serait pas près d'échanger quelques mots avec lui. Un fossé avait dut sérieusement se creuser entre eux... Comme si cette famille était divisée en deux groupes, lui et sa soeur face à son frère et son père. Que pensait son frère de tout ça ? Peut-être lui, avait-il réussit à tourner la page, ce que Yukio n'avait clairement pas fait quand on voyait son état actuel. J'ôtais mon bras de ses épaules et joignais mes mains sur mes genoux, avant de dire d'une voix basse :

- Désolé... Ça a dut être très dur.

Où comment casser l'ambiance. Le connaissant, je savais qu'il n'apprécierait pas en parler en profondeur, quand ça devenait privé et intime, il préférait en général garder les choses pour lui. Le problème, c'est que je n'avais aucune idée pour changer cette atmosphère maussade. Je ne pouvais pas dire "rho c'est pas grave passe à autre chose" de peur de déclencher une dispute voire une bagarre. Et je ne pouvais pas non plus changer de sujet du coq à l'âne comme si je n'en avais rien à fiche. Que faire dans ce genre de situation ?

Et là ce fut l'illumination. Il y'a deux semaines, à l'hôpital, j'étais en charge d'une gamine avec un diabète assez violent. Yukio était avec moi. On parlait de tout et de rien avec elle, elle était très joyeuse pour une fifille malade. Le gamin à côté d'elle n'arrêtais pas de pleurer, mais plus par caprices que par la douleur de sa maladie. Et elle arrêtait pas de nous dire de lui faire un bisou pour qu'il ne soit plus triste, que cette technique marchait à tous les coups et sur tout le monde. A note âge, on ne croit plus à ce genre de technique stupide pour donner un petit sourire aux enfants... Quand on est adulte, on a des soucis qui ne se résolvent pas juste après un bisou de rien du tout.
Pourtant, j'en donnais un furtivement sur la joue de Yukio, avant d'exploser de rire impressionné par mon propre geste. Je faisais vraiment n'importe quoi. D'ailleurs je me levais et m'éloignais pour ne pas que mes tympans explosent au son de ses cris ou pire, que je me prenne son poing dans le nez.

- Non attends avant que tu t'énerves, je voulais juste tester la technique de Mika-chan je sais pas pourquoi.