Ils font ça depuis des générations. Un peu comme une sorte de tradition au final. Un à un ils rentrent dans ce clan jurant fidélité et allégeance pour toujours. Promettant de fournir un digne successeur à eux-mêmes. Seul enfant de la famille, Junpei n’y couperait pas : son avenir était tout tracé.
Alors, il aurait pu fuguer, couper tout contact avec sa famille, pour ne jamais devenir celui qu’il était destiné. Mais au final, ça lui importait peu. Il ne savait pas quoi faire d’autre.
Il s’est souvenu de la première fois qu’il a tué un être vivant. C’était un petit chaton un peu casse-pied, qui lui courait après. C’est là qu’il s’était rendu compte qu’il était fait pour ça, parce qu’il avait trouvé ça… Normal. Depuis, il adore les chats, il en a cinq d’ailleurs. Il tuerait celui qui leur ferait du mal.
Mais il a toujours été comme ça au fond. Un véritable paradoxe. Eduqué dans une famille stricte aux valeurs ancestrales, il n’a pas reçu beaucoup d’affection. De toute façon, il n’en a jamais demandé. Il n’en avait pas besoin. Il a grandit comme ça, dans un foyer froid mais pas hostile. Ce genre de foyer qui met mal à l’aise quand on vient de l’extérieur.
Sa mère était une très belle femme grande à la silhouette élancée. Pure japonaise aux cheveux d’ébènes. C’était vraiment la plus belle. Son père était plus trapu. Junpei s’est toujours demandé ce qu’elle lui avait trouvé à ce type un peu louche. Mais il aimait les deux, si aimer lui était permis.
Puis il est arrivé à l’âge où il pouvait rejoindre un clan. Il a jamais été de ces gosses bizarres qui traînaient dehors et tabassaient des gens. Il avait même une conduite irréprochable, mais il était solitaire. A un moment il s’est dit qu’il allait être astronaute. Et puis en fait,non. Alors il a été initié par son père, lors de ses seize ans. Pas de quoi en faire toute une histoire, ils faisaient tous ça.
Il a continué ses études. Pourquoi pas l’histoire après tout. Et le voilà, quelques années plus tard, empêtré dans ces histoires de mafia, les mains tâchées de sang, et pourtant professeur dans une université prestigieuse. De toute façon, il s’en fou, c’est pas grave.
Chapitre 1 l’enfant infernal.
C’était cette petite terreur des bac à sable. Perdu quelque part dans une école maternelle privée d’Osaka. Au début, il était loin de tout, se passionnant à l’idée de terroriser ses camarades dès son plus jeune âge. Un enfant infernal d’après les professeurs à bout, mais ce n’était pas étonnant vu le laxisme apparent des parents. Un père absent toujours foutu quelque part à Tokyo et une mère dépassée par les agissements de son bambin. Il avait besoin de discipline.
Chapitre 2 Retour à Tokyo.
C’était tout de suite moins amusant. Moins facile à vivre. Son père n’était pas particulièrement patient, et après deux-trois gifles, il a fini par se calmer…. En apparence. Il était de ces gosses à racketter les plus faibles pour l’argent du dej ou le goûter plus appétissant que le sien qui était pour ainsi dire inexistant.
Puis, il s’est lassé, rapidement. Par lui-même il s’est assagit à sa rentrée au collège. Toujours foutu dans le privé il devint ce gosse un peu discret au fond de la classe. Ce gars si dark dont toutes les filles étaient folles. Et pourtant, il a toujours été indifférent à tout ça, comme à tout au fond.
Chapitre 3 De terreur à fantôme.
Dans un fond de la classe, silencieux, aux notes excellentes. Au lycée il n’était plus que l’ombre de la terreur d’antan. Puis à seize ans, l’initiation a commencé, et son monde est devenu bien plus sombre. Les problèmes de la vie lycéenne lui paraissaient bien futiles après avoir rejoint le clan aux côtés de son père. Il n’était qu’un Shatei parmi les autres. Son père n’avait pas une grande place dans l’organisation mafieuse.
Alors il a commencé à tremper dans des affaires louches, des trafics illégaux et de la contrebande. Mais c’était comme ça qu’il devait finir, il le savait.
Chapitre 4 : Une lueur d’espoir.
Puis il est rentré à l’Université. A Todai exactement. A vrai dire il s’était plus paumé qu’autre chose. On l’avait forcé à faire des études. Pour être mieux classé dans le clan en vérité. Des ambitions démesurées.
Puis il avait voulu être astronaute, mais il avait eu la flemme. La flemme de se dresser contre ce destin tout tracé. Alors il s’était plongé dans l’histoire, avec un master florissant sur les organisations criminelles du Japon féodal. Brillant comme il l’était, il s’en était sorti sans trop de mal.
Chapitre 5 : aujourd’hui.
Le voilà doctorant. Après tout, on ne fait pas les choses à moitié. En même temps il est en charge de quelques groupes d’étudiants à la faculté et professeur au lycée. Il les trouve tous débiles, mais ça ne le dérange pas plus que ça après tout. C’est comme ça aujourd’hui, et pas autrement.